Depuis des millénaires, l’olivier est un symbole de paix, de sagesse et de longévité. Cet arbre mythique, capable de vivre plusieurs siècles, est bien plus qu’un simple producteur d’huile d’olive. Si vous habitez dans le bassin méditerranéen, vous aurez la chance de le trouver sans grande difficulté. Cet arbre médicinal recèle de nombreuses vertus thérapeutiques, utilisées depuis l’Antiquité. Il continue aujourd’hui encore, de faire l’objet d’études scientifiques qui confirment son potentiel en matière de santé cardio-vasculaire, mais pas que ! Découvrez de suite, les bienfaits extraordinaires de l’olivier.
L’olivier dans l’histoire
L’olivier est un arbre emblématique du bassin méditerranéen, dont l’histoire remonte à environ 6 000 ans. Originaire du Proche-Orient, il a été cultivé par les anciennes civilisations égyptienne, grecque et romaine. Des recherches archéologiques attestent de l’extraction d’huile, des fruits de l’olivier, dès le 4ème millénaire avant J-C au Liban et à Chypre.
Depuis l’Antiquité, il est utilisé pour produire de l’huile d’olive. Son fruit et son bois sont également précieux.
Symbole de paix, de sagesse et d’immortalité, l’olivier est associé à de nombreuses légendes et récits religieux, notamment dans la Bible et la mythologie grecque. Dans le Coran, l’olivier est aussi un arbre béni, symbole de l’homme universel, et l’huile d’olive est source de lumière divine pour guider les hommes.
Une légende grecque raconte la naissance de l’olivier :
« Athéna, déesse de la sagesse, et Poséidon, dieu de la mer, se disputèrent pour savoir qui serait le protecteur d’une ville venant d’être créée. Zeus leur proposa alors de faire chacun un don à ses habitants. Ainsi, Poséidon fit jaillir d’un rocher un magnifique cheval, invincible pendant les batailles. Athéna toucha la terre d’où sortit un arbre dont les fruits donnaient une huile nutritive, aux multiples bienfaits. Le peuple choisit le cadeau de la déesse et la ville prit pour nom : Athènes. »
Durant cette même période, la feuille d’olivier soignait les blessures. Elle fut également utilisée comme tonique et fébrifuge.
Dans les années 1930, on découvre que les feuilles d’olivier peuvent réguler la pression artérielle, avec une action hypotensive. Elles agissent ainsi dans la prévention de nombreux troubles cardiovasculaires.
Un peu de botanique…
Son nom latin est Olea europaea.
Il appartient à la famille des Oléacées.
L’olivier est un arbuste à feuilles persistantes, c’est-à-dire qu’il ne perd pas son feuillage en automne. Il peut atteindre 15 à 20 mètres de haut, à l’état sauvage. En culture, les oliviers sont maintenus à une hauteur de 3 à 7 mètres, afin de faciliter leur entretien et la récolte des fruits.
Leur longévité est exceptionnelle ! Ainsi, certains oliviers répertoriés auraient plus de 2500 ans.
L’olivier présente 2 variétés :
- Olea europaea var. europaea: il s’agit de l’olivier domestique ;
- Olea europaea var. sylvestris: l’Oléastre ou l’olivier sauvage qui pousse spontanément dans tout le bassin méditerranéen. C’est l’ancêtre de l’olivier domestique. Il ressemble plutôt à un arbrisseau épineux et aux feuilles beaucoup plus petites. Il donne de petits fruits ronds, peu charnus et peu huileux. L’oléastre possède les mêmes vertus que l’olivier cultivé.
→ La domestication de l’olivier aurait commencé au Proche-Orient et dans le bassin méditerranéen, entre 5 000 et 7 000, avant notre ère.
Où pousse l’olivier ?
L’olivier est originaire du bassin méditerranéen. Sa culture y est très répandue sur tout son pourtour. Il apprécie les sols secs, ainsi que les expositions chaudes et ensoleillées. L’arbre ne supporte pas l’excès d’humidité et le froid persistant. Par contre, il résiste très bien à la sécheresse une fois installé.
Comment reconnaître les feuilles d’olivier ?
Les rameaux d’olivier portent des feuilles opposées, persistantes, lancéolées et avec un court pétiole. Elles sont également coriaces, de couleur verte cendrée sur la face supérieure et blanc argenté sur la partie inférieure. Leurs bords s’enroulent. Les feuilles vivent en moyenne 3 ans, puis jaunissent et tombent, principalement en été.
Comment reconnaître l’écorce de l’olivier ?
Son tronc est gris, tortueux, rameux et crevassé.
Comment reconnaître les fleurs de l’olivier ?
Les fleurs sont petites, blanches et apparaissent de mai à juin. Elles sont regroupées à l’aisselle des feuilles en petites grappes, de 10 à 20 fleurs, sur des rameaux âgés de 2 ans. La fécondation se fait essentiellement par l’action du vent. Seulement 5 à 10 % des fleurs produisent des fruits.
► Attention, le pollen est allergisant !
Comment reconnaître les fruits de l’olivier ?
Le fruit est une drupe ovoïde charnue, de couleur verte puis pourpre-noirâtre lorsqu’il arrive à maturité. Le noyau est fusiforme, très dur et renferme une graine.
→ La récolte de l’olive verte s’effectue de septembre à octobre et celle de l’olive noire se réalise de novembre à décembre.
Cultiver l’olivier
L’olivier préfère une terre bien drainée, c’est-à-dire qui ne retient pas trop l’eau. Il tolère mal les sols trop compacts ou trop humides. Préférez plutôt un sol sableux ou caillouteux. Il a également besoin de beaucoup de soleil, idéalement un emplacement plein sud ou dans une zone fortement ensoleillée.
L’olivier apprécie les climats méditerranéens, mais peut aussi s’adapter à des climats plus frais s’il est bien protégé en hiver. En effet, l’arbre est rustique et peut résister brièvement à des températures jusqu’à -10 °C voire -15 °C pour certaines variétés. Si vous vivez dans une région aux hivers froids, paillez le pied et protégez-le également avec un voile d’hivernage.
Plantez-le de mars à juillet. Que ce soit en pot ou en pleine terre, ajoutez du gravier ou du sable au fond, afin d’améliorer le drainage.
L’arbre résiste aux périodes de sécheresse. Mais, la première année après sa plantation, arrosez-le copieusement une fois par semaine, lors des fortes chaleurs estivales. Puis, espacez les arrosages durant l’hiver. Ensuite, attendez que la terre soit sèche en surface avant d’arroser.
La taille se pratique généralement à la fin de l’hiver ou au début du printemps, de février à avril, après les grands froids et surtout, avant l’apparition des fleurs.
L’olivier est une plante à croissance lente. Il peut donc prendre plusieurs années, avant de produire des olives en quantité significative.
► Choisissez une variété adaptée à votre région ! Par exemple, les variétés « Picholine » et « Aglandau » sont populaires dans le sud de la France, tandis que des variétés plus rustiques comme « Moufla » ou « Leccino » peuvent être plus adaptées aux climats frais.
Quelle(s) partie(s) de l’olivier en phytothérapie ?
Ses feuilles et son huile ont d’importantes vertus médicinales.
Les feuilles se récoltent en pleine maturité, généralement en été. Attention, le séchage est très long. Préférez ainsi un endroit sec, aéré et à l’abri des rayons du soleil. Les feuilles sont sèches lorsqu’elles se cassent facilement.
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L’olivier et ses principes actifs majeurs
Les principales molécules actives des feuilles sont :
- Séco-iridoïdes amers dont oleuropéoside, oleuroside et ligustroside ;
- Triterpènes tétra et pentacycliques : acide oléanolique et crataegolique, acide ursolique et acide maslinique ;
- Flavonoïdes dont rutoside, glycosides de l’apigénine ou lutéoline ;
- Dérivés phénoliques : tyrosol et hydroxytyrosol ;
Le fruit renferme une huile riche en acides gras insaturés : 75 % d’acide oléique (oméga 9) et 15 % d’acide linoléique (oméga 6) ;
- Tocophérols ou vitamine E : 1,6 mg pour une cuillère à soupe ;
- Acide maslinique ;
- Oléoropine : un principe amer ;
- Oléocanthal : un composé phénolique antioxydant ;
- Des pigments.
Quels sont les bienfaits de l’olivier ?
L’olivier est indiqué chez les personnes hypertendues. En effet, sa meilleure indication est l’hypertension essentielle, l’artériosclérose et les maladies coronariennes. C’est un véritable cardioprotecteur !
Les propriétés médicinales des feuilles d’olivier
- Diurétique : augmente le volume urinaire, favorise la diurèse et diminue les œdèmes et le taux d’urée sanguine ;
- Néphroprotecteur : prévient les risques d’insuffisance rénale ;
- Vasodilatateur : améliore la circulation et dilate les vaisseaux sanguins ;
- Coronaro-dilatateur : augmente le débit coronaire ;
- Hypotenseur léger (1) : fait baisser la tension artérielle excessive ;
- Spasmolytique vasculaire : atténue les contractions des parois musculaires sanguines (artères et vaisseaux) ;
- Antiarythmique bradycardisant : traite les anomalies du rythme cardiaque, telles que l’hypertension artérielle et les troubles circulatoires modérés ;
- Draineur hépatique ;
- Hypocholestérolémiant : diminue le taux de lipides dans le sang ;
- Hypoglycémiant : fait baisser légèrement la glycémie ;
- Antidiabétique (2) : améliore la sensibilité à l’insuline et diminue ainsi, le risque de développer le syndrome métabolique ;
- Antibactérien et antifongique (3) : combat les infections virales, bactériennes ou fongiques ;
- Fébrifuge : soulage la fièvre, en particulier lors de fièvres intermittentes.
Les propriétés médicinales de l’huile d’olive
L’huile d’olive a une haute teneur en acide oléique et monoinsaturé. Elle est donc particulièrement intéressante pour un usage quotidien. Elle favorise la formation du bon cholestérol.
- Laxative : intéressant si vous êtes sujet à des constipations régulières ;
- Vermifuge ;
- Cholérétique : stimule la sécrétion de la bile et son évacuation ;
→ Recommandé dans les coliques hépatiques et néphrétiques, ainsi que pour l’évacuation des calculs biliaires et les insuffisances hépatiques.
- Protectrice cardiovasculaire : prévient l’ensemble des troubles cardio-vasculaires ; elle équilibre également le taux de graisse dans le sang ;
- Anti-inflammatoire (4) : soulage les inflammations (proche de l’ibuprofène) ;
- Adoucissante et pénétrante : en usage externe sur les peaux matures et desséchées, ainsi que sur l’acné, les pellicules, etc.
→ En gemmothérapie, les jeunes pousses d’olivier fluidifie le sang. Elles agissent aussi sur la névralgie faciale, l’artériosclérose cérébrale, les névroses phobiques et obsessionnelles, les trous de mémoire, ainsi que les maladies d’Alzheimer et Parkinson. Les jeunes pousses sont également anti-athéromateuses, c’est-à-dire qu’elles limitent les dépôts de cholestérol dans les artères. Elles diminuent ainsi les lipides en excès, mais aussi le sucre.
Les différentes formes galéniques de l’olivier
L’olivier peut s’utiliser sur du long terme sans risque de perdre de l’efficacité.
Par voie interne
Les feuilles d’olivier ont de nombreuses molécules hydrosolubles et seraient donc plus efficaces en infusion ou en décoction.
- L’infusion des feuilles sèches : 30 à 80 g de plantes sèches pour 1 litre d’eau. Faites infuser 10 minutes. Puis après filtrage, consommez une tasse avant les repas. La saveur est très amère et astringente. Ajoutez-y, si nécessaire, un peu de miel ou de citron.
- La décoction des feuilles sèches : une cuillère à soupe pour une tasse. Faites bouillir 3 minutes, puis laissez infuser 10 minutes. Ensuite, buvez jusqu’à 3 tasses par jour, en dehors des repas. La décoction étant une préparation plus concentrée, vous avez donc besoin de moins de feuilles.
► Attention, pensez à broyer grossièrement la feuille avant une infusion ou une décoction.
- La teinture alcoolique : 60 gouttes par jour avant les repas, selon les recommandations du Dr Valnet.
→ En cas de constipation, avalez le matin, le jus d’un citron additionné d’une cuillère à soupe d’huile d’olive.
En application externe
L’huile d’olive est souvent utilisée dans la confection des macérats huileux.
Cette précieuse huile végétale peut également être employée :
- En lavement avec une petite poire ;
- En massage sur les gencives contre le déchaussement des dents, mais également contre les coups de soleil.
Les associations possibles avec l’olivier
L’olivier peut s’associer avec l’Aubépine (Crataegus). Cette dernière agit aussi sur les troubles du rythme cardiaque, l’anxiété et le stress.
Il peut également être consommé avec les inflorescences de tilleul (Tilia cordata) en infusion, qui sont apaisantes et protectrices du système cardio-vasculaire.
Contre-indications
L’olivier est un arbre médicinal très bien toléré. Surveillez tout de même votre tension ! En effet, il peut interagir avec les médicaments hypertenseurs et hypoglycémiants.
En conclusion
L’olivier est un véritable emblème des régions méditerranéennes. Il s’impose comme une source précieuse de bienfaits médicinaux. Antioxydant naturel, protecteur cardiovasculaire, régulateur de la glycémie, mais aussi allié contre les inflammations, l’olivier offre une approche holistique à votre bien-être. Bien plus qu’un simple arbre, c’est un héritage vivant qui nous rappelle que la nature possède d’innombrables solutions pour notre santé et notre longévité.
Connaissiez-vous tous les bienfaits de l’olivier ?
🚨 Cet article n’a pas pour but de remplacer un avis médical ! En cas de doute sur votre santé ou de symptômes persistants, consultez un professionnel de la santé.
Références
- (1) Mohammed T Khayval, Mona A el-Ghazaly, Dalal M Abdallah, Noha N Nassar, Samuel N Okpanyi, Matthias-Heinrich Kreuter – « Effet hypotenseur d’un extrait de feuille d’olivier (Olea europaea) sur l’hypertension induite par L-NAME chez le rat » – 2002
→ https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12489249/
- (2) Bock M, Derraik JG, Brennan CM, Biggs JB, Morgan PE, Hodgkinson SC, Hofman PL, Cutfield WS – « Les polyphénols des feuilles d’olivier (Olea europaea L.) améliorent la sensibilité à l’insuline chez les hommes d’âge moyen en surpoids : un essai croisé randomisé contrôlé par placebo » – PLoS One – 2013
→ https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23516412/
- (3) Pereira AP, Ferreira IC, Marcelino F, Valentão P, Andrade PB, Seabra R, Estevinho L, Bento A, Pereira JA – « Composés phénoliques et activité antimicrobienne des feuilles d’olivier » – Molecules – 26 mai 2007
→ https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17873849/
- (4) Beauchamp GK, Keast RS, Morel D, Lin J, Pika J, Han Q, Lee CH, Smith AB, Breslin PA – « Phytochimie : activité de type ibuprofène dans l’huile d’olive extra vierge » – Nature – 1er septembre 2005
→ https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16136122/
- « Olivier » – Claudine Luu et Annie Fournier – 300 plantes médicinales de France et d’ailleurs – Éditions Terre vivante, 2020
- « Olivier » – Gérard Debuigne et François Couplan – Le petit Larousse des plantes qui guérissent – Éditions Larousse, 2013
- « Olivier » – Dr Jean Valnet – La phytothérapie, se soigner par les plantes – Éditions Vigot, 2001
Merci pour cet article clair et bien complet sur cet arbre porteur de paix…
Merci beaucoup Martine 😊 !