Quand j’ai commencé à m’intéresser aux propriétés médicinales des plantes, j’étais tellement enthousiaste que j’ai voulu essayer très rapidement des préparations. Ma précipitation a été fatale ! À cette époque, il m’est souvent arrivé de retrouver mes herbes en mauvais état, après seulement quelques semaines de stockage. Petit à petit, j’ai donc commencé à m’informer, à me former et à expérimenter. Une mauvaise conservation des plantes médicinales conduit à de nombreux problèmes, pour profiter pleinement de tous les bienfaits de vos tisanes en vrac ou de vos différents remèdes naturels. Dans cet article, je vous partage tous mes conseils, pour conserver facilement et simplement les plantes séchées et maximiser ainsi, leur efficacité.
Pourquoi faire sécher les plantes médicinales ?
Faire sécher les plantes permet de conserver leurs propriétés thérapeutiques et faciliter leurs utilisations ultérieures. C’est une pratique indispensable pour plusieurs raisons :
- Conserver les principes actifs, présents dans chaque partie des végétaux. Leurs propriétés optimales sont présentes à certains moments de l’année. En éliminant l’eau, on évite la détérioration rapide des composés chimiques bénéfiques. Ainsi, ils peuvent être stockés plus longtemps sans perdre leur performance.
- Faciliter la préparation médicinale, car les plantes séchées sont souvent plus faciles à manipuler et à utiliser dans certaines recettes. Vous allez donc avoir accès aisément aux constituants de la plante, pour créer vos propres infusions ou décoctions, mais aussi pour fabriquer vos propres remèdes en toute saison.
- Réduire les risques de contamination par des micro-organismes ou des moisissures.

Astuce 1 : Un bon séchage pour une bonne conservation des plantes médicinales
Un séchage correct permet d’obtenir une conservation des plantes médicinales favorable. Ainsi, elles vont pouvoir être stockées jusqu’à quelques années sans inquiétude de perdre leurs vertus thérapeutiques.
L’efficacité des plantes sèches va dépendre directement de la qualité du séchage. Il va donc être important de sécher rapidement et de la meilleure façon vos médicinales, afin de conserver au maximum leurs précieux principes actifs.
Selon les plantes, le séchage peut être différent. Si vous cultivez, puis cueillez certaines plantes comme le thym ou le romarin, suspendez leurs branches en bouquet et la tête en bas. Pour les autres plants, faites-les sécher à plat, sur un séchoir ou sur un linge par exemple. Ne les superposez surtout pas et retournez-les de temps en temps.
Un bon séchage s’effectue :
- À l’abri du soleil, car les UV détruisent les substances volatiles et aromatiques les plus fragiles, comme les huiles essentielles ;
- Au sec ;
- Dans une pièce bien aérée ;
- À température ambiante et constante. La température idéale se situe vers 30 °C.
Vos plantes sont bien sèches lorsque les feuilles craquent sous vos doigts. Pensez à vérifier aussi toutes vos racines et vos fleurs, notamment les plus grosses qui ont tendance à sécher moins vite que les plus petites. Elles doivent pouvoir s’effriter jusqu’au cœur. Elles peuvent aussi avoir tendance à brunir un peu.
Des plantes aromatiques et médicinales qui noircissent sont mauvais signe et ne doivent pas être consommées.

Astuce 2 : La conservation des plantes médicinales entières
Préférez garder vos plantes sous la forme la plus brute possible. Ainsi, vous maximisez leur efficacité, leurs vertus, leur polyvalence et la préservation de leurs propriétés bénéfiques.
Une conservation des plantes médicinales entières permet de :
- Maintenir les composés actifs, intacts et efficaces, tels que les antioxydants.
- Réduire l’exposition à la lumière et à l’air.
- Offrir une polyvalence d’utilisation selon les besoins, pour faire des poudres, des cataplasmes, des macérations, des teintures, des infusions, des décoctions, etc.
→ Par exemple, une poudre a tendance à se dégrader beaucoup plus vite. Si vous avez besoin d’utiliser la plante en poudre, faites-le au dernier moment avec la quantité dont vous avez besoin.
► Attention, évitez de laisser vos racines trop épaisses séchées ainsi. Je vous conseille de les couper plutôt en gros tronçons, pendant le séchage. Sinon, vous risquez de ne pas pouvoir les couper quand vous en aurez besoin.
Astuce 3 : Le choix des contenants hermétiques
Choisir un contenant hermétique évite l’humidité et donc, la prolifération de moisissures. Des récipients bien fermés empêchent aussi la lumière, la chaleur, mais aussi les mites et les insectes de s’infiltrer. Ces différents facteurs externes peuvent altérer les propriétés et la qualité des médicinales.
Plusieurs contenants sont possibles :
- Les bocaux ou pots en verre de bonne qualité : ce sont d’excellentes barrières face à l’humidité. Ils sont parfaits pour les plantes mucilagineuses qui ont tendance à très vite absorber la moindre vapeur d’eau, comme la mauve ou le plantain. Il existe aussi plusieurs tailles qui permettent de contenir différents volumes de cueillette. C’est la solution que j’ai adoptée pour la conservation des plantes médicinales !
- Les pots en terre ou en céramique : c’étaient les contenants préférés des premières herboristeries. Ils sont malheureusement très difficiles à trouver et prennent souvent beaucoup de place.
- Les boites en bois hermétique : le seul inconvénient est l’odeur forte que certaines plantes peuvent imprégner.
- Les emballages en papier ou en kraft : ce sont des options de stockage léger et sans risque de casse. Mais leur durée de vie est limitée et n’évite pas une éventuelle reprise d’humidité, en cas d’excès dans la pièce.
Évitez le contact avec le métal ou le plastique, car ces matériaux peuvent altérer les molécules actives.

Astuce 4 : Une conservation des plantes médicinales dans un lieu de stockage adéquat
Choisissez un lieu sec et à l’abri de toute source de chaleur et de lumière, pour garantir leurs vertus thérapeutiques. La température doit être modérée. Évitez donc, des variations trop grandes et trop fréquentes.
Afin d’éviter toute reprise de l’humidité pendant le stockage, il ne faut pas dépasser un taux relatif de 50%.
Une pièce sombre, un grenier ou un placard loin des points de cuisson est un choix idéal, pour obtenir une bonne conservation des plantes médicinales.
Astuce 5 : Identification et étiquetage appropriés
Étiquetez les contenants de plantes aromatiques et médicinales sèches est important pour :
- Garantir leur identification de manière claire et éviter tout risque de confusion.
- Fournir des informations utiles, telles que son nom latin, son origine, et même ses vertus et ses utilisations.
- Prévenir les erreurs d’utilisation en choisissant la bonne plante pour vos besoins.
- Assurer la sécurité, car certaines plantes peuvent interagir avec quelques médicaments. Ainsi, l’étiquetage sert d’avertissement !
- Maintenir leur durabilité, leur efficacité et leur qualité.
Une bonne conservation des plantes médicinales comprend un étiquetage avec, au minimum :
- Le nom de la plante ;
- La partie employée de la plante (feuilles, fleurs, racines, …) ;
- Le mois de récolte.

Astuce 6 : Une récolte ou un achat en petite quantité
Acheter, récolter ou consommer des plantes en petites quantités offre des avantages en termes de fraîcheur et de contrôle sur la qualité. Ce conseil permet également de réduire le gaspillage et d’éviter que les plantes ne se détériorent avant d’être utilisées.
Cela permet aussi d’explorer une plus grande variété de plantes, de nouveaux remèdes et les bienfaits sur votre santé, sans vous engager à stocker de grandes quantités.
Des plantes sèches en petites quantités permettent une approche adaptée à vos besoins spécifiques.
Quelle durée pour une bonne conservation des plantes médicinales ?
La durée moyenne de conservation des plantes médicinales dépend de la plante, mais aussi des parties concernées. Les plantes peuvent perdre leur efficacité avec le temps. Utilisez-les dans des délais appropriés pour garantir leur plein potentiel thérapeutique.
→ Certains végétaux ne peuvent pas être conservés longtemps. C’est le cas de la Mélisse officinale (Melissa officinalis) ou de la Camomille matricaire (Matricaria chamomilla). Elles restent relativement intéressantes jusqu’à 6 mois. D’ailleurs, ces dernières devraient être consommées fraîches, pour garantir leur efficacité.
Les plantes séchées se conservent environ deux ans. En règle générale, les parties aériennes (les feuilles, les tiges et les fleurs) se gardent un peu moins, car ce sont les parties les plus fragiles. Les graines et les racines un peu plus.
Pour vous aider à connaître la qualité de la conservation, l’odeur et la couleur sont deux critères primordiaux. Toutefois, toutes les plantes n’ont pas de parfum fort.
Si le végétal ne présente aucune odeur ou si celle-ci est mauvaise, c’est signe que la plante n’est plus exploitable.

En conclusion
La conservation des plantes médicinales est une action essentielle pour préserver leur efficacité et leurs bienfaits thérapeutiques. En suivant ces 6 astuces simples, vous optimisez la durée de vie, l’intensité et la qualité de vos végétaux, lors de leur utilisation. Chaque étape contribue à maintenir l’intégrité des précieux composés actifs présents. Vous pourrez alors profiter pleinement des propriétés curatives de ces merveilles de la nature, pour améliorer votre santé et votre bien-être.
Et vous ? Comment conservez-vous vos plantes médicinales ?
Merci pour cet article fort interessant sur le séchage des plantes médicinales. Actuellement je fais sécher les fleurs de primevères sauvages pour faire des infusions cet hiver. Je vais mettre en pratique ces bons conseils
Avec plaisir 😊 ! En effet, c’est le moment de cueillir et faire sécher la jolie primevère, pour lutter contre les futures toux de l’hiver.
Merci pour cet article qui décrit parfaitement le processus. Ne maitrisant pas du tout les plantes médicinales, ce descriptif est parfait pour bien débuter !
Merci beaucoup 😊 !
Ton article est super intéressant. C’est la bonne saison pour la plupart des p;lantes.
Merci beaucoup ! Oui, le début de la saison est lancé 😉