Comment faire un macérât huileux efficace

Comment faire un macérât huileux efficace ?

Le macérât huileux de Calendula a été la première recette que j’ai réalisée lorsque j’ai découvert les plantes médicinales. Et il a été très efficace pour soulager les irritations diverses de toute ma famille. Ce fut donc, le premier macérât d’une longue série et j’aime toujours autant les réaliser. Vous pensez que cette recette est difficile ? Vous ne savez pas par où commencer ? Alors, soyez rassuré ! Fabriquer son macérât huileux est simple et plaisant. Idéal à réaliser pour des débutants et à fabriquer avec des enfants.  Alors, c’est parti. Suivez dès maintenant le procédé en détails.

Qu’est-ce qu’un macérât huileux ?

Je vous propose une petite définition pour comprendre en quelques mots, de quoi je vous parle.

Un macérât huileux est une préparation à base de plantes, plongées dans un bain d’huile végétale, pendant plusieurs semaines. L’huile va donc servir de solvant aux principes actifs du végétal. Aussi, cette macération va permettre aux molécules liposolubles, dont les huiles essentielles font partie, d’être extraites dans l’huile. Le résultat ainsi obtenu, va créer un produit riche en propriétés actives bénéfiques. Ces huiles sont en général réservées aux applications cutanées pour protéger et masser une zone précise. Les bienfaits des macérâts huileux sont nombreux et dépendent de la plante utilisée.

Il existe deux méthodes pour faire un macérât huileux :

  • Par macération chaude (je vous prépare bientôt un article sur le sujet !) ;
  • Par macération froide : la plus simple mais aussi celle qui demande le plus de patience. Découvrez-la de suite !

Macérât huileux de lavande
Le macérât huileux de Lavande a des propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes.

De quels matériels avez-vous besoin ?

Un petit équipement est indispensable, pour réaliser avec efficacité un macérât huileux. Voici ce dont vous avez besoin pour la fabrication :

  • Des plantes sèches ou fraîches de votre choix ;
  • De l’huile végétale de qualité ;
  • Un bocal en verre ;
  • Une spatule en bois ;
  • De l’étamine (tissu permettant de laisser passer le liquide pour filtrer) ;
  • Un élastique ;
  • Un bout de tissu en coton ou une gaze ;
  • Un saladier ;
  • Un petit entonnoir ;
  • Une bouteille en verre pour le stockage.

Attention à bien stériliser vos contenants. Ébouillantez-les durant 10 minutes, puis essuyez avec un torchon propre. Vous pouvez également les nettoyez avec de l’alcool 70°C et les laissez sécher à l’air libre.

Huile médicinale et aromatique
Bien réussir son macérât huileux, afin de bénéficier des puissantes propriétés médicinales de la plante.

Les étapes à suivre pour réaliser un macérât huileux efficace

  • Vérifiez que votre plante soit bien sèche. Elle doit craquer et même s’effriter sous vos doigts.
  • Remplissez le bocal en verre avec les plantes hachées, sans trop les tasser.
  • Ajoutez l’huile végétale choisie, afin de couvrir complètement les plantes.
  • Utilisez une spatule en bois pour remuer. Aussi, toutes les plantes doivent être immergées.
  • Fermez le bocal avec un bout de tissu ou une gaze, à l’aide d’un élastique. Ainsi, s’il reste de l’humidité, elle va pouvoir s’évaporer. Si vous utilisez un bocal type « Le Parfait », enlevez le caoutchouc avant de fermer. Sans le caoutchouc, un échange d’air va pouvoir avoir lieu et l’humidité de la plante va s’en aller. S’il reste de l’eau dans votre préparation, votre macérât va certainement rancir au fil des mois.
  • Placez le macérât huileux dans un endroit chaud et ensoleillé, pendant 4 à 6 semaines. Pas de pièce fraîche ! Vous pouvez le laisser à l’extérieur, au soleil ou près d’une fenêtre. Pensez à bien couvrir vos pots en verre d’un tissu ou d’un carton car les UV du soleil détruisent énormément les molécules de la plante. Personnellement, j’utilise des sacs en papier. Ceux que l’on trouve au rayon fruits et légumes des magasins bio.
  • Le lendemain, vérifiez si les plantes sont toutes immergées. Certains végétaux absorbent plus d’huile que d’autres. Rajoutez-en si nécessaire.
  • Remuez-le doucement, de temps en temps, pour bien mélanger les principes actifs.

Après quelques semaines, c’est le moment de filtrer votre macérât huileux

  • Recouvrez un saladier d’une étamine, puis versez lentement votre macération de plantes. Refermez l’étamine par les bords et pressez doucement avec vos mains, jusqu’à complète extraction. Déposez ensuite au compost le reste de plantes.
  • Transférez à l’aide d’un petit entonnoir le macérât huileux filtré dans une bouteille propre, sèche et stérilisée. Ajoutez vos gouttes de conservateur, si nécessaire (pas de panique, je vous en parle un peu plus bas). Puis, étiquetez et stockez.

Voyons maintenant quelques étapes plus en détails !

Quelles plantes utiliser ?

Il existe de nombreuses plantes à employer pour faire son huile médicinale.

Voici quelques exemples de plantes couramment utilisées :

  • Le Souci (Calendula Officinalis) : Le macérât huileux de Calendula a des propriétés apaisantes et adoucissantes pour la peau. Il est donc utile pour les irritations et les démangeaisons.
  • Le Millepertuis (Hypericum Perforatum) : Les sommités fleuries en font une huile d’un beau rouge. Cette huile est anti-inflammatoire et soulage aussi les brûlures comme les coups de soleil.
  • L’Arnica (Arnica Montana) : Les fleurs d’Arnica en macérât sont anti-ecchymoses et anti-inflammatoires. AInsi, vous pouvez l’utiliser pour les douleurs musculaires, articulaires et les contusions.
  • La Primevère (Primula Veris) : Son huile médicinale soulage les rhumatismes douloureux, les plaies et les inflammations.
  • Le Laurier noble (Laurus Nobilis) : Le macérât de laurier est anti-inflammatoire et également expectorant. Il est idéal pour les articulations douloureuses et les bronchites.

Macérât huileux de Millepertuis
Le macérât de Millepertuis a des bienfaits antalgiques, anti-inflammatoire et régénérant.

Toutes les parties de la plante sont concernées : fleurs, bourgeons, racines, feuilles, baies, graines et même aiguilles de pin.

Les plantes utilisées peuvent être sèches ou fraîches. Le mieux est de les utiliser sèches car l’eau contenue dans la plante fraîche mélangée avec l’huile favorise le développement des micro-organismes.

Certaines plantes comme les fleurs d’Arnica ou de Millepertuis doivent être transformées fraîches car elles perdent leurs propriétés médicinales lors du séchage. Si elles n’en perdent pas ou peu, préférez-les sèches.

Attention à bien connaître la plante ! Par exemple, le Millepertuis peut être photosensibilisant. C’est à dire qu’il vaut mieux éviter le soleil dans les jours qui suivent, car vous risquez des réactions cutanées.

Une astuce pour un macérât huileux avec des plantes fraîches

Voici un conseil que j’ai découvert sur la page YouTube du « Chemin de la nature » et qui a retenu toute mon attention :

Rajoutez 40g de sel pour 100g de plante fraîche dans le macérât huileux. Ainsi, le sel va capter l’eau. Il n’est pas soluble dans l’huile donc il sera retiré en même temps que les plantes, lors du filtrage.

Je n’ai pas encore eu l’occasion d’essayer mais dès que je ferais un macérât avec des plantes fraîches, je le tente à coup sûr. Je vous tiens au courant !

Quelles huiles végétales choisir pour faire un macérât huileux ?

Les huiles couramment utilisées pour faire un macérât huileux sont : l’huile d’olive, de tournesol, de jojoba et aussi d’amande douce. Mais les autres huiles sont possibles bien-sûr.

Le choix d’une bonne huile végétale est aussi important que la plante médicinale.

Pour vous aider à faire votre choix, voici quelques recommandations à prendre en compte :

Son origine

Toujours choisir une huile de première pression à froid et d’origine biologique. Vous éviterez ainsi que les pesticides ou autres molécules chimiques se retrouvent dans votre macérât. L’huile a la capacité de stocker un grand nombre de molécules chimiques.

Sa stabilité

L’huile ne doit pas rancir au fil des mois. C’est souvent l’huile d’olive qui est la plus conseillée et la plus utilisée, car sa richesse en acide gras monoinsaturé la rend plus stable pour la conservation. Elle peut donc rester constante plus de deux ans, à température ambiante et sans agent de conservation. Son seul point négatif est sa forte odeur.

Les autres huiles comme l’huile de colza, de tournesol, de jojoba, d’amande douce, de sésame ou encore d’argan, vont nécessiter quelques gouttes d’un conservateur, afin de pouvoir être conservées plus longtemps.

Les vertus cutanées de l’huile

Chaque huile végétale contient des propriétés qui lui sont propres. Je vous donne ici quelques exemples :

  • L’huile de Tournesol est assouplissante, protectrice et riche en vitamine E.
  • L’huile d’Amande douce est adoucissante, apaisante et anti-inflammatoire.
  • L’huile d’olive est nourrissante, calmante et cicatrisante.
  • L’huile de Sésame est régénérante, anti-infectieuse et restructurante. Elle est souvent utilisée en cosmétique.

Certaines huiles végétales sont également plus fluides et plus pénétrantes que d’autres. Il est possible d’en mélanger certaines ensemble. Les meilleurs taux de pénétration sont obtenus avec les huiles de noisette et de macadamia. D’ailleurs, cette dernière se conserve également plus longtemps.

Macérât huileux de Menthe
Le macérât huileux de Menthe est raffraichissant, apaisant et purifiant.

Pourquoi utiliser un conservateur pour votre macérât huileux ?

Si vous avez lu le paragraphe ci-dessus, vous savez pourquoi dans certaines préparations, il est préférable d’utiliser un conservateur.

Son utilisation sert à stabiliser votre préparation huileuse pour la garder plus longtemps.

Si vous utilisez, une huile autre que celle d’olive, l’ajout de quelques gouttes d’un conservateur est nécessaire. Sinon votre huile va rancir et vous ne pourrez pas la conserver. Et ça serait bien dommage de ne pas profiter de vos huiles médicinales crées par vos soins, pour vos besoins.

Deux choix s’offrent à vous :

  • La vitamine E: je vous la recommande 100% naturelle et extraite de source végétale. Elle a une forte action antioxydante. Comptez 8 gouttes pour 100 ml de macérât huileux. Vous pouvez la trouver facilement en boutique ou sur internet.
  • Les huiles essentielles: le romarin à cinéole (Rosmarinus officinalis CT cineole), le tee trea (Melaleuca alternifolia) ou la lavande vraie (Lavendula Angustifolia) ont toutes des propriétés antioxydantes. Comptez 4 à 6 gouttes pour 100ml de macérât huileux.

Une huile médicinale se conserve plus longtemps grâce aux conservateurs
Les huiles essentielles peuvent être utilisées pour garantir la stabilité de l’huile médicinale.

Comment conserver votre macérât huileux ?

Conservez-le au sec, au frais et à l’abri de la lumière. Un placard fera très bien l’affaire. Votre macérât huileux peut se conserver dans de bonnes conditions pendant environ 2 ou 3 ans. Surveillez-les tout de même. L’huile doit avoir une belle couleur.

Etiquetez avec le nom de la plante et la date de fabrication.

Afin d’éviter de gâcher, je prépare de petites quantités. Je réalise seulement ce dont j’ai besoin. Même si souvent je les offre volontiers à mon entourage.

En conclusion

Et voilà, vous savez exactement comment réaliser un macérât huileux de plantes médicinales, à utiliser pour vos soins ou vos cosmétiques. C’est une très bonne recette pour profiter de certaines propriétés de la plante à un coût peu élevé. L’huile est certainement l’achat qu’il faut prévoir. Vous allez vite le constater, il est facile à préparer et très efficace. Votre macérât huileux va aussi vous servir de base pour créer des onguents, des baumes et des crèmes (Ce sera bientôt le sujet d’un autre article).

Alors, vous sentez-vous prêt(e) à réaliser un macérât huileux ? En avez-vous déjà fabriqué(e) ?

Si vous avez aimé l'article, vous êtes libre de le partager 😉 !

4 commentaires

  1. berangerbernard a dit :

    Bonjour, merci pour cet article, il est très riche en explications, c’est top. Je fais occasionnellement des macérats huileux, souvent avec du millepertuis parce que j’aime voir la couleur de l’huile devenir toute rouge. Je l’utilise pour les brulures ou certains problèmes de peau et je l’utilise aussi en cuisine pour aromatiser des préparations. C’est un rubis liquide. Par contre je ne mets pas de conservateurs dans l’huile mais ce que tu proposes comme conservateurs naturels ca me plaît bien et je vais tenter la prochaine fois. Aussi, j’ai des problèmes avec l’huile qui ranci et ton article m’a apporté un éclairage là dessus. J’utilise des plantes fraîches et donc avec de l’eau dedans, je vais tenter ta technique avec un tissu respirant au dessus la prochaine fois. Merci pour ces explications.
    Au plaisir d’échanger.

    1. a dit :

      Je suis contente d’avoir pu t’aider ! Pour les plantes fraîches, essaie quand même de les laisser sécher quelques heures avant de faire ton macérât huileux. Par contre, je n’ai jamais utilisé l’huile de Millepertuis en cuisine. Il faudra que je teste !

  2. a dit :

    merci pour cet article très instructif ! J’ai toujours voulu créer moi-même mes propres potions magiques santé ! C’est très clair et bien expliqué, parfait pour commencer.

    1. a dit :

      Merci beaucoup ! Il ne reste plus qu’à expérimenter…

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