Les plantes regorgent de trésors naturels insoupçonnés, et parmi elles, les mucilages occupent une place de choix en phytothérapie. Ces substances végétales, souvent méconnues, jouent un rôle essentiel dans le bien-être et la santé, grâce à leurs propriétés apaisantes, hydratantes et protectrices. Les mucilages se révèlent ainsi, être des alliés précieux pour soulager un système digestif fragilisé, ou encore apaiser une gorge irritée. Découvrez dans cet article ce qu’ils sont, comment ils agissent dans le corps, les nombreuses plantes qui en regorgent, mais aussi les différentes façons de les intégrer dans votre santé au quotidien. Préparez-vous à explorer une nouvelle notion de phytothérapie !
Les mucilages, qu’est-ce que c’est ?
Les mucilages sont des substances végétales composées principalement de polysaccharides. Ces derniers sont hydrosolubles et appartiennent à la grande famille des glucides complexes. Ces molécules sont ainsi constituées de nombreux sucres, reliés entre eux.
Lorsque les mucilages sont mélangés à l’eau, ils gonflent et forment une texture visqueuse et fluide, qui leur confère leurs propriétés médicinales spécifiques. Ils sont incolores et sans odeur. Essayez de réhydrater une plante sèche riche en mucilages, comme la Mauve, et vous constaterez une augmentation significative de celle-ci. Donc, cette substance a la capacité de retenir l’eau que la plante a absorbée.
Comment fonctionnent les mucilages dans le corps ?
Les substances mucilagineuses opèrent dans l’organisme, grâce à leur capacité unique à absorber l’eau et à former un aspect gélatineux. Ainsi, lorsqu’elles sont ingérées, elles agissent comme un pansement naturel. Ces mucilages forment un film protecteur et apaisant, en recouvrant les muqueuses internes irritées, notamment celles de la gorge, de l’estomac, de la vessie ou de l’intestin. Ils sont par ailleurs réputés pour leurs actions hydratantes, adoucissantes et régulatrices du transit intestinal. Ce sont de véritables alliés de choix pour soulager certains troubles :
- L’inflammation des muqueuses ;
- La toux (plus particulièrement la toux sèche et irritante) ;
- La constipation ou la diarrhée légère ;
- Les irritations cutanées.
Les bienfaits des mucilages
Les mucilages agissent sur de nombreuses sphères, dont certaines souvent insoupçonnées. Voyons tout de suite leurs bienfaits en détail !
La peau et les muqueuses
En application externe sur la peau, les mucilages vont former une barrière hydratante et protectrice. Ils apaisent les irritations, les brûlures légères et les inflammations.
En usage interne, ces composés protègent, calment et adoucissent les tissus enflammés. La couche protectrice formée va tapisser les muqueuses et ainsi, réduire les irritations et les protéger des agressions, comme les reflux, les acides gastriques ou diverses toxines. Les mucilages peuvent donc être utiles en cas de maux de gorge, de toux, de bronches enflammées ou d’ulcérations gastriques.
Le système digestif
Les mucilages jouent un rôle clé, en régulant le transit intestinal. Ils ont aussi la capacité de nourrir la flore intestinale, en agissant comme des prébiotiques.
En capturant l’eau dans l’intestin, ils humidifient les selles, ce qui stimule et facilite le transit, en cas de constipation chronique. C’est un laxatif doux.
En cas de diarrhée, ils vont soulager l’inflammation. Le gel produit par les mucilages ralentit les contractions naturelles de l’intestin et améliore la consistance des selles.
Les effets métaboliques des mucilages
Les mucilages agissent aussi comme des soutiens et des régulateurs métaboliques. Ils réduisent, notamment, l’absorption des sucres et des graisses dans l’organisme.
Ils ralentissent la digestion et l’absorption des glucides, ce qui peut contribuer à une meilleure gestion de la glycémie, particulièrement chez les personnes diabétiques.
En piégeant les graisses alimentaires et en facilitant leur élimination avec les selles, les mucilages peuvent aider à réduire le taux de cholestérol sanguin.
10 plantes médicinales riches en mucilages
Je vous ai préparé un tableau, comprenant les principales plantes mucilagineuses, leurs familles, les parties de la plante dans laquelle se trouvent les mucilages et aussi la forme galénique à privilégier :
Plantes médicinales | Familles | Partie(s) de la plante dans laquelle se trouvent les mucilages | Forme(s) galénique(s) |
Bouillon blanc (Verbascum thapsus) | Scrofulariacées | Fleurs et feuilles | → Infusion de la plante sèche : 30 g pour 1 litre d’eau |
Coquelicot (Papaver rhoeas) | Papavéracées | Pétales | → Sirop → Infusion de pétales secs : 10 à 15 g pour 1 litre d’eau |
Guimauve (Althaea officinalis) | Malvacées | Principalement les racines | → Infusion d’eau froide (macération toute une nuit) |
Mauve (Malva sylvestris) | Malvacées | Feuilles et fleurs (les fleurs sont plus riches en mucilage) | → Infusion de fleurs sèches : 15 g pour 1 litre d’eau → Infusion de feuilles sèches : 20 à 25 g pour 1 litre d’eau |
Orme rouge (Ulmus rubra) | Ulmaceae | Écorce interne (le liber) | → Poudre d’écorce sèche : macération à froid pendant 1 à 2 heures, 1 cuillère à soupe par tasse |
Plantain (Plantago lanceolata) | Plantaginacées | Feuilles | → Infusion des feuilles sèches : 30 g pour 1 litre d’eau |
Sureau noir (Sambucus nigra) | Adoxacées | Fleurs | → Infusion de fleurs sèches : 40 g pour 1 litre d’eau |
Tilleul (Tilia platyphyllos) | Malvacées | Fleurs avec bractées | → Infusion d’inflorescences sèches : 20 g pour 1 litre d’eau |
Tussilage (Tussilago farfara) | Astéracées | Fleurs | → Infusion des fleurs sèches : 1 cuillère à café pour une tasse d’eau |
Violette (Viola odorota) | Violacées | Feuilles et fleurs | → Infusion des fleurs sèches : 1 cuillère à café pour une tasse d’eau |
► Attention, cette liste n’est pas exhaustive !
Comment utiliser les mucilages ?
Les mucilages sont des fibres hydrosolubles, c’est-à-dire, qu’ils sont solubles dans l’eau. L’infusion est donc à privilégier !
Mais, vous pouvez également retrouver des formes galéniques plus spécifiques :
- La macération à froid (par exemple : les racines de guimauve) ;
- Le gel ou le jus (par exemple : le gel d’aloe vera) ;
- La poudre (par exemple : l’écorce moulue d’orme rouge) ;
- Les graines (par exemple : le psyllium ou le lin).
Les mucilages apaisent temporairement l’inflammation, en tapissant les muqueuses de la gorge, de l’estomac et des intestins. Il est donc nécessaire de les prendre de manière régulière et en petite quantité tout au long de la journée, afin de maintenir cette protection naturelle.
Les précautions d’emploi des mucilages
Consommez les plantes mucilagineuses loin des repas et de la prise de médicaments ou de compléments alimentaires. Vous éviterez ainsi d’interférer avec l’assimilation des nutriments ou des molécules par l’organisme, car les mucilages peuvent bloquer leur absorption. Prenez-les 30 minutes à 1 heure avant les repas et jusqu’à 2 à 3 heures après les repas.
Reportez-vous aux contre-indications spécifiques de chaque plante, puisque certaines peuvent provoquer des allergies ou interagir avec certains médicaments.
En conclusion
Les mucilages illustrent parfaitement la richesse des plantes médicinales et leurs bienfaits sur notre santé. Leurs capacités à apaiser, protéger et réguler en font donc, des alliés incontournables en phytothérapie. Qu’ils soient extraits des fleurs de la mauve, des racines de guimauve ou des graines de lin, ces substances « gluantes » offrent une solution naturelle, douce, mais redoutablement efficace au quotidien.
Si cet article vous a intéressé, n’hésitez pas à le partager autour de vous et à expérimenter les mucilages, selon vos besoins ! Dites-moi tout en commentaire 😉
🚨 Cet article n’a pas pour but de remplacer un avis médical ! En cas de doute sur votre santé ou de symptômes persistants, consultez un professionnel de la santé.
Références
J.F Morton – « Plantes mucilagineuses et leurs utilisations en médecine » – J Ethnopharmacol – Juillet 1990 – 29 (3) : 245-66