La grande ortie, une alliée pour votre santé

La grande ortie, une alliée pour votre santé

Souvent considéré par le jardinier comme une plante envahissante et une mauvaise herbe, elle recèle pourtant, de vertus étonnantes pour notre santé. Cette vivace offre une myriade de propriétés médicinales, utilisées depuis des siècles, à travers le monde. Connue comme une plante nutritive, la grande ortie est très riche en vitamines, minéraux et antioxydants. Elle est utilisée en cuisine, en phytothérapie et entre dans la composition de nombreux cosmétiques. Sa richesse en nutriments essentiels, lui permet de jouer un rôle crucial dans le maintien d’une bonne santé osseuse et d’un système immunitaire efficace. Elle réduit les inflammations, élimine les toxines et bien plus encore. Une véritable alliée pour votre bien-être ! Découvrons ensemble pourquoi il est temps de réévaluer notre relation avec cette plante et comment l’intégrer dans votre quotidien pour en tirer tous les bienfaits.

La grande ortie dans l’histoire

L’histoire de la grande ortie remonte à des milliers d’années. Elle figure depuis des siècles dans les ouvrages médicaux. Les premières traces de son utilisation datent d’environ 8 000 ans. Les archéologues ont découvert des graines d’ortie dans des sites à cette période. Les propriétés médicinales de la plante ont été utilisées dans de nombreuses cultures anciennes. Les Égyptiens l’utilisaient pour soigner les douleurs articulaires et les troubles urinaires. Les Grecs l’employaient pour soulager les rhumatismes et les problèmes cutanés. Au Moyen-âge, elle est considérée comme très polyvalente.

► La grande ortie a également été utilisée dans l’industrie du textile. Ses fibres permettent de fabriquer des tissus solides et durables. D’ailleurs, les Romains l’utilisaient pour confectionner des vêtements et des cordages.

Un peu de botanique…

  • Son nom latin est Urtica Dioica.
  • Ses autres noms sont l’ortie commune, l’ortie vivace, l’ortie dioïque et la grande ortie. Il existe aussi l’ortie brûlante (Urtica Urens). Mais, dans cet article, je ne vais vous parler que de la grande ortie. Mais les deux variétés ont quasiment les mêmes propriétés médicinales.
  • Elle fait partie de la famille des Urticacées.
  • La plante est dioïque, c’est-à-dire qu’il existe des pieds mâles et des pieds femelles.
  • Certaines plantes de la famille des lamiacées portent le nom d’ « ortie », comme le lamier blanc, appelé « ortie blanche » ou le lamier jaune, appelé aussi « ortie jaune ». Elles n’ont aucun rapport avec la famille des urticacées.
  • L’ortie est comestible. Les jeunes pousses se mangent crues ou cuites, à la manière des épinards. Vous pouvez les cuisiner en soupe, en jus, en pesto, en gratin, en omelette, etc. Ses vertus nutritionnelles la rendent très revitalisante.

Cuisiner avec la grande ortie
Étonnez vos invités ! Cuisinez facilement et rapidement, un pesto de feuilles d’ortie fraîches.

Dans quel environnement trouve-t-on la grande ortie ?

L’ortie est une plante herbacée vivace et robuste, pouvant atteindre plus d’1 mètre de haut. Elle se rencontre dans les régions tempérées du monde. Elle abonde naturellement un peu partout, mais elle affectionne surtout, les terres riches en azote. La grande ortie va s’imprégner de cet élément, le réguler et le fixer dans ses tissus.

► Elle absorbe aussi les excès de nitrates dans les sols pollués. Il est donc, bien important de connaître le lieu où vous la récolter.

Reconnaître les feuilles de grande ortie

La tige quadrangulaire porte des feuilles se terminant en forme de pointes. Les bords sont dentelés de façon très aigues.

L’ensemble de la plante est composé de poils piquants et irritants, surtout le dessus des feuilles qui est le plus densément recouvert. Chacun de ses poils est très acéré, avec une pointe fine et très cassante. Nous avons au moins une fois, tous subis ses effets urticants. Lorsque la pointe se casse, le liquide contenu à la base du poil se dépose sur la peau. Ce liquide contient de l’acide formique et de l’histamine.

Petite astuce : pour soulager immédiatement l’effet urticant de l’ortie, utilisez des feuilles de plantain broyées. Passez sur la zone, puis maintenez en cataplasme.

Les feuilles se récoltent du printemps à l’automne selon ses besoins. La cueillette printanière des jeunes feuilles est réputée de meilleure qualité et plus riche en fer.

 Attention, même sèche, la plante reste urticante ! 

Reconnaître les fleurs de grande ortie

Les fleurs de la grande ortie sont petites, verdâtres et disposées en grappes à l’aisselle des feuilles. Elles n’ont pas de corolle. À maturité, les fleurs donnent un fruit sec : un akène de couleur brun et à l’odeur de carotte. Récoltez les graines en fin d’été.

Les fleurs sont petites et vertes
Les fleurs d’orties sont discrètes. Elles sont aussi utilisées en même temps que les feuilles en phytothérapie.

Reconnaître les rhizomes de grande ortie

Les rhizomes sont longs et jaunâtres. Ils permettent à la plante de se propager facilement et en tous sens, dans son environnement. Les racines se récoltent en automne.

Racines de grande ortie
Utilisez les racines d’ortie en lotion capillaire pour fortifier et embellir votre chevelure. Retrouvez la recette dans mon livret bonus !

Cultiver la grande ortie

L’ortie se nourrit d’azote et de déchets organiques en décomposition. Elle régule également la teneur en fer du sol et aide ainsi à rééquilibrer un terrain.

La présence d’ortie indique d’ailleurs, un lieu riche en fumure. Elle pousse dans tout type de sol même si elle préfère une terre riche en matières organiques et bien drainée.

La plante se ressème d’elle-même lorsque ses graines sèchent et tombent. Si vous souhaitez en cultiver dans votre jardin, le semis s’effectue au printemps. Vous pouvez trouver des semences de grande ortie chez Biau Germe, par exemple. Arrosez copieusement au début de son développement. Lorsque son système racinaire est développé, la plante résiste sans difficulté à la sècheresse. Ses racines vont coloniser l’espace, c’est ainsi une plante vivace qui assure sa réimplantation.

Replantez en divisant les racines, en septembre ou en octobre.

Les fibres de la tige ont longtemps servi à fabriquer des cordes, des filets et des tissus. 

La recette du purin d’ortie

Le purin d’ortie est un engrais naturel, très apprécié des jardiniers. C’est un remarquable accélérateur de croissance des végétaux et un insecticide naturel. Attention aux nez sensibles ! Le purin a une odeur très forte et repoussante.

Récoltez 1 kilo de jeunes orties pas encore arrivées à graines. Puis, hachez-les grossièrement. Déposez au fond d’un contenant plastique. Évitez surtout le métal. Versez 10 litres d’eau. Ensuite, laissez macérer à l’ombre et sans fermer hermétiquement. Remuez de temps en temps. Lorsqu’il n’y a plus de bulles à la surface, la fermentation est terminée. Filtrez. Avant de l’utiliser, pensez à le diluer.

Les principes actifs majeurs de la grande ortie

Les nombreuses propriétés de l’ortie en font une aide précieuse pour la santé.

Une plante envahissante, mais bienfaisante
Récoltez la grande ortie avec précaution. Choisissez bien votre lieu de cueillette, car la plante a tendance a absorbé le nitrate des terres polluées.

La racine est riche en polysaccharides, tanins, lectines, stérols et lignanes.

Les feuilles sont riches en protéines complètes et en acides aminés. Les protéines représentent 30 % d’une plante sèche. Elles ont donc les mêmes valeurs nutritionnelles que la viande. C’est aussi une source importante de chlorophylle, dont les pouvoirs reconstituants prophylactiques soignent l’artériosclérose.

Les feuilles d’ortie contiennent aussi des flavonoïdes, des phénols, acides organiques, bore, vitamines A, C, D, E, F, K, P, minéraux et oligoéléments (fer, zinc, sélénium, manganèse). Sa richesse en minéraux est très importante. La grande ortie contient notamment plus de 20 % de calcium, silice, fer et magnésium.

L’ortie contient 7 fois plus de vitamine C que l’orange, 2, 5 fois plus de fer que les épinards, autant de calcium que le fromage et une quantité impressionnante de provitamine A. 

Les graines contiennent des acides gras saturés et insaturés, des caroténoïdes et des vitamines.

Quelle partie est utilisée ?

Tout s’utilise dans la grande ortie : les feuilles, les fleurs, la tige, les graines et les racines.

Botanique de la grande ortie
Tout s’utilise et tout se mange dans l’ortie. C’est une plante bienfaisante à tous les égards.

Les incroyables propriétés médicinales de la grande ortie

Cette plante médicinale est très appréciée depuis des siècles pour ses nombreuses propriétés thérapeutiques :

  • Astringente : utile dans les infections de la prostate.
  • Diurétique : favorise l’élimination stagnante de l’eau dans le corps.
  • Anti-inflammatoire : s’emploie en prévention, pour éviter la formation de calculs rénaux et urinaires. Elle est donc bénéfique pour les personnes souffrant de cystites et d’hypertrophie de la prostate. Elle répare aussi les muqueuses digestives.
  • Hémostatique : arrête les saignements. Elle a une action sur les saignements de nez, les règles trop abondantes, et même après un accouchement.
  • Antidiarrhéique : idéale chez les personnes affaiblies par les infections intestinales.
  • Antihistaminique : si vous êtes de nature allergique, mélangez-la à du plantain avant l’arrivée des pollens. Les symptômes vont ainsi s’atténuer.
  • Dépurative: notamment pour la peau et les articulations, en éliminant les toxines par les reins. Ainsi, elle soulage les douleurs rhumatismales, l’arthrite et la goutte, en favorisant l’évacuation de l’acide urique. Elle agit aussi sur les affections cutanées, telles que l’eczéma ou le psoriasis.
  • L’ortie agit sur le pancréas et contribue à faire baisser le taux de sucre dans les hyperglycémies débutantes.
  • Nutritive et nourrissante : en cas de carence, une cure d’infusion d’ortie va avoir une action reminéralisante. La plante régénère les os et le cartilage et nourrit les articulations. Sa richesse en silice permet également de les fortifier.
  • Tonique : employée dans les fatigues passagères ou chroniques. Sa richesse en nutriments renforce le système immunitaire. Recommandée pour les convalescents, les enfants, les personnes dénutries ou fatiguées. N’hésitez pas à la moudre, puis à la saupoudrer dans vos salades ou autres plats.
  • Antianémique : sa richesse en fer et en vitamine C est facilement assimilable.
  • Lactogène : favorise la production de lait maternel et aide à l’enrichir.

Son action sur la prostate

Les rhizomes d’ortie se montrent efficaces dans le traitement de l’hyperplasie bégnine de la prostate, selon de nombreuses études. L’HBP est une affection non-cancéreuse qui consiste à une augmentation de la taille de la prostate, par prolifération des cellules. La commission E allemande recommande les racines d’ortie, pour augmenter la quantité et le débit urinaire et ainsi réduire le résidu post mictionnel. Les constituants de la racine peuvent interférer avec le développement de l’HBP. Son action directe sur les récepteurs freine l’augmentation du volume de la prostate. Par contre, la commission indique que la plante ne réduit pas la taille de la glande.

Récolte des feuilles pour le séchage
Les propriétés médicinales de la grande ortie peuvent varier en fonction de la préparation utilisée (infusion, extrait liquide, …) et de la dose administrée.

Les différentes formes galéniques de la grande ortie

Les feuilles d’ortie peuvent être exploitées fraîches ou sèches. Vous pouvez également mélanger l’ortie avec d’autres plantes médicinales, afin d’apporter différents compléments. Pour traiter certaines maladies chroniques, quelques jours de cure ne suffiront pas. Il faudra donc, privilégier des prises de plusieurs semaines.

Par voie interne

  • L’infusion de feuilles fraîches ou sèches est souvent conseillée en cure de quelques semaines pour traiter les troubles du foie, de la rate, ainsi que pour soulager les voies digestives, pulmonaires, respiratoires et se reminéraliser.

Utilisez 30 à 60 g. de feuilles sèches par litre d’eau, selon le Dr Valnet. Pour des feuilles fraîches, il faudra augmenter la quantité, à cause de leur teneur en humidité. Prévoyez 80 à 100 g de plantes fraîches par litre d’eau. Puis, faîtes infuser au minimum 30 minutes. À boire avant les repas, jusqu’à 3 tasses par jour.

  • Il est également possible de faire une décoction de feuilles : 30 à 40 g. par litre d’eau. Buvez 3 tasses par jour en cure de 21 jours, en cas d’adénome de la prostate, de rhumatismes, de fatigue et d’hyperglycémie.
  • La décoction de graines est légèrement laxative, et même aphrodisiaque.
  • La décoction de racines sèches est préparée avec 30 à 50 g. de racines sèches par litre.
  • La teinture-mère de racines fraîches ou sèches a un effet dépuratif. Comptez 50 à 150 gouttes par jour.
  • La teinture de jeunes feuilles fraîches ou sèches est utilisée pour son action anti-inflammatoire et antalgique, 7 ml à 14 ml par jour.
  • La teinture de graines et de feuilles est nutritive, tonifiante et revitalisante.
  • En poudre avec des feuilles d’ortie sèches. Il vous suffit de les passer au moulin à café, puis de saupoudrer vos plats.
  • En jus frais pour faire le plein de vitamines et minéraux.

Infusion de grande ortie
Profitez des infusions de feuilles d’ortie pour reminéraliser votre corps et booster votre énergie.

En application externe

  • La lotion capillaire : je propose cette recette santé dans mon bonus. Fabriquée avec les rhizomes de la plante, la lotion a une action antichute, antipelliculaires et fortifiante du cuir chevelu.

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  • Le macérât huileux de feuilles d’ortie pour maintenir en bonne santé vos cheveux. En friction, il embellit et fortifie le cuir chevelu. Utilisé aussi, en prévention des vergetures, et pour soulager les articulations douloureuses, les dermites et les piqûres d’insectes.

Les frictions et les flagellations avec les tiges de grande ortie sont un procédé ancien utilisé contre les douleurs rhumatismales. Très peu prisées de nos jours, une étude récente en a pourtant démontré le bien-fondé. 

Quand faire une cure d’ortie ?

Une cure est souvent conseillée dans certaines situations :

  • En convalescence après une maladie, afin de combler une éventuelle dénutrition, tonifier l’organisme, ou encore retrouver sa vitalité.
  • En complément, en cas de carence, pour augmenter l’apport nutritionnel essentiel à votre corps. La grande ortie est riche en vitamines et en minéraux.
  • Pour détoxiquer et éliminer les toxines de l’organisme grâce à son effet diurétique. Ainsi, elle soutient la santé des reins en favorisant l’élimination des déchets.
  • Si vous souffrez de troubles inflammatoires, l’ortie est également bénéfique pour les réduire.
  • Pour soulager les symptômes des allergies saisonnières grâce aux propriétés histaminiques de la plante.

Pensez à consulter un professionnel de santé pour déterminer si une cure de tisane d’ortie est adaptée à votre situation, et si elle interagit avec d’autres traitements ou médicaments que vous suivez. Suivez bien les contre-indications ci-dessous.

Une teinture mère revitalisante et anti-inflammatoire
La teinture mère de feuilles d’ortie est une alliée pour lutter contre les rhumatismes et pour contribuer à la mobilité des articulations.

Contre-indications de la grande ortie

Bien que l’ortie soit bénéfique pour la santé, il existe certaines contre-indications et précautions, à prendre en compte avant de l’utiliser :

  • Évitez de la prendre en grande quantité, si vous souffrez d’insuffisance rénale.
  • Abstenez-vous de l’utiliser, si vous prenez des anticoagulants, car l’ortie est riche en vitamine K.
  • En cas de diabète, contrôlez régulièrement votre taux de sucre dans le sang, afin d’éviter une hypoglycémie. La plante aide à réduire la glycémie.
  • Non recommandée en cas d’excès de fer ou de traitement à base de lithium.
  • La plante a aussi un effet hypotenseur.
  • Avant de la consommer, testez une petite quantité, afin d’éviter tout risque de réaction allergique.

Je bois régulièrement une tasse d’infusion d’ortie, le matin au réveil. Sa saveur douce est idéale pour commencer la journée avec le plein de vitamines et minéraux. Elle est très facile à trouver et à reconnaître. Munissez-vous de gants et de ciseaux et partez en cueillette. Ses constituants peuvent varier selon l’endroit où vous la récoltez. Vous pouvez également acheter les feuilles séchées en boutique bio ou chez un herboriste.

Vous ne pourrez plus dire que l’ortie est une mauvaise herbe ! Et vous, l’avez-vous déjà utilisée pour vous soigner ou pour cuisiner ?

Sources

  • Ortie (grande) – Le petit Larousse des plantes qui guérissent – Gérard Debuigne et François Couplan – Éditions Larousse – 2013
  • Ortie – 1000 remèdes à faire soi-même – Dr Claudine Luu – Éditions Terre vivante – 2021
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2 commentaires

  1. a dit :

    L’ortie est en effet un moyen très économique de soutenir son immunité ! Et il y a tellement d’autres utsages possibles !Mais qu’en est-il des éventuelles contre-indications et précautions nécessaires à prendre avant son utilisation ? Est-ce qu’il y en a ou est-ce que tout le monde peut en consommer les yeux fermés ?

    1. a dit :

      Bonjour Mélanie ! En effet, l’ortie est une plante économique et très répandue pour soutenir sa santé. Il existe quelques contre-indications que j’ai citées plus haut dans l’article. Comme toute plante, il faut rester attentif au dosage et à sa fréquence d’utilisation.

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